« S'amouracher d'un été. »

« Smilest Fuhl.
« S'amouracher d'un été. » VX4Br

« Nom » On m'appelle Smilest Fuhl.
« Surnom » On me surnomme souvent Smile.
« Âge » J'ai huit étés au compteur à présent.
« Sexe » Étalon.
« Clan » Cérès.

« Caractère » Je suis bien trop modeste pour vous donner mon caractère de ma propre bouche. D'ailleurs, personne ne peut se qualifier seul, tout en serait alors un minimum déformé. Alors, pour vous donner quand même quelques pistes sur mon caractère, je vais vous révéler quelques témoignages de personnes que j'ai croisé dans ma vie. Voilà ce qu'ils ont pu dire de moi :
- Smilest, c'est un drôle de phénomène. Sans rire, je n'ai jamais vu d'étalons comme lui. Il est calme, passif, ne semble jamais s'énerver. C'est le cerveau du groupe, celui qui pense pour quinze. Le pire, c'est qu'il semble toujours avoir raison. Il est à la fois mystérieux et fascinant.
- Pff. C'est un cheval incompréhensible. Quand il se met à parler en vers, à réciter des mots que je ne connais même pas, il devient indéchiffrable. Si vous aimez les chevaux indiscernables, il va vous plaire. Sinon, si vous êtes comme moi, cela se passera plutôt mal.
- C'est le plus beau rêveur que j'ai rencontré. Pourtant des chevaux, j'en ai vu. Mais lui, c'est différent. Quand il parle de ce qu'il imagine, ce sont toujours des paysages en couleurs, sans ombres au tableau. Il est très optimiste et sait remonter les moral des gens. Il est unique. Vraiment. Mon plus cher rêve a été de pouvoir voir à travers ses yeux. Le monde doit être si différent.
- Il est mystérieux. Son mystères est fascinant, mais troublant. On ne sait pas ce qu'il cache, on ne sait pas d'où il vient, mais quelque chose d'indescriptible nous attire chez lui. La première fois que je l'ai vu, j'ai cru que je rêvais. Son allure a tout de celle d'un Prince, pourtant, jamais il ne semble être prétentieux ou agressif. Jamais.
- Au fil des jours où j'ai appris à le connaître, Smile m'est apparu comme l'ami dont je ne pourrais jamais me passer. Il est confident, sait aider, et passe son temps à se soucier des autres, et du monde qui l'entoure. C'est quelque chose d'incroyable.
- Le jour où il est partit, ce qui m'a le plus manqué, c'est son sourire et son regard. Ses yeux brillent d'une douce chaleur qui est à faire fondre n'importe qui. Son sourire est franc et riche, il réchauffe le cœur du plus malheureux être. Je suis sûre qu'il en a aidé plus d'un sur son chemin.
- J'ai eu la chance de le côtoyer un petit moment. Et derrière cette apparence douce et incroyable, j'ai cru un instant discerner une petite lueur sombre qui brillait au fond de son regard chaleureux. Comme s'il cachait quelque chose. Une culpabilité profonde, qui le rongeait. Mais comme s'il s'aidait d'être comme ça pour cacher, pour oublier, pour effacer. C'est étrange. Cette lueur, aussi vite qu'elle était apparue, a vite disparu. Je ne l'ai jamais revu.
Voilà, c'est tout ce que j'ai pu rassembler, même si beaucoup se bousculaient de toutes parts pour venir mettre son point de vue. Beaucoup se ressemblaient et j'ai choisis pour vous les avis qui différaient et les mieux exprimés. J'espère qu'ainsi, vous arriverez à me cerner. En voici un tout dernier :
- Smilest Fuhl, c'est simple, vous ne l'oublierez jamais.

« Histoire » Chapitre 1 ~ Enfance.
Depuis que je suis poulain, j'ai été la risée des critiques, des rumeurs. Pourquoi ? Parce que j'étais un doux rêveur. Je voyais des dragons, je voyais des soleils bleus et oranges. Je voyais le monde d'une autre façon. La différence, ça ne plait pas aux autres. J'étais différent ; donc je ne leur plaisait pas. Mais j'ai su continuer à avancer, à passer outre tout cela. J'ai appris à ne pas écouter ce que l'on disait de moi. Que l'on raconte ce que l'on veuille, moi, je savais déjà qui j'étais. Alors, j'ai pu grandir, dans mon petit monde à moi. J'ai évolué, changé, dans cette bulle dont je m'étais entouré, comme un bouclier. Personne ne pouvait y entrer, personne ne pouvait rien que la voir. Elle était invisible aux yeux de tous, elle était mon moyen de continuer. Pourtant, c'est une de ses flèches qui l'a percé d'un seul coup.

Chapitre 2 ~ Ameliah.
Elle est arrivée au troupeau, poursuivie par une meute de loups. Elle était aussi jeune que moi. Dès le premier regard, j'ai su. J'ai su que c'était elle. Elle et personne d'autre. Je devais avoir deux ans, mais déjà, mon destin était tracé. Une fois sauvée, le troupeau l'accueilli et l'accepta. Alors, j'allai vers elle. Elle était si douce, gentille et généreuse comme personne. Le courant passa de suite et après quelques mois en tant qu'amie, elle m'avoua qu'elle avait des sentiments pour moi. Mais j'étais toujours considéré comme 'différent'. J'étais l'exclu. Et je ne voulais pas entraîner Ameliah dans ce rôle-là. Mais elle passait au-dessus des critiques, des remarques. Moi je faisais comme si je ne les entendais pas ; elle, elle faisait comme si elles n'existaient pas. Elle restait joyeuse et souriante tout le temps, rigolant pourtant avec tout le monde, peu importait ce qui se disait dans son dos. J'aurais dû. Oui, j'aurais pu. J'aurais dû la sauver. La sauver.

Chapitre 3 ~ Le début de la fin.
Ils étaient orgueilleux, ils étaient moqueurs. Je détestais ce genre d'êtres. Ameliah passait au-dessus mais moi, j'avais beaucoup du mal. Je menaçais de m'énerver à chaque fois, et elle seule parvenait à m'apaiser. Elle savait que si je craquais, j'en tuerais un de rage. J'avais plus de forces qu'à eux tous réunis. Seulement, vint un jour où elle n'était pas là pour me calmer. Où je laissai ma colère prendre le dessus en entendant une réplique cuisante. Alors, en me retournant, je me cabrai. Retombant sur l'étalon qui avait parlé. Sa colonne vertébrale se brisa d'un seul coup sous le poids de mes sabots. Ses deux acolytes me fixèrent, effarés, avant de s'enfuir. Le troisième, plus redoutable, me foudroya du regard avec une haine froide et contenue. "Tu as pris une vie. Il te faut un donner une." J'aurais voulu lui crier de prendre la mienne. Je n'avais pas été conscient de mon acte, sur le coup, emporté dans une colère soudaine. Je regrettais amèrement d'avoir tué quelqu'un. J'avais... tué QUELQU'UN ! C'était inconcevable. Mais le pire était bien que l'étalon devant moi sourit, sadique, et tourna les talons. J'étais trop pétrifié pour bouger. J'aurais pu le rattraper. J'aurais pu l'en empêcher. Mais la peur et le doute me figeaient sur place. Je venais de tuer un cheval... Mais pire encore. Je savais quelle vie il voulait m'enlever.

Chapitre 4 ~ L'ange s'envole.
Je partais de l'endroit où j'avais tué l'étalon trop tard, bien sûr. Je galopais comme jamais je n'avais galoper avant ce jour-là. Quand j'arrivais, il était déjà trop tard. Il se tenait au-dessus de son corps si frêle, sa colonne brisée à elle aussi. Au moins, elle n'avait pas eu le temps de souffrir. L'étalon me poignardait de son regard perçant. "Une vie contre une vie. Touche-moi et la vie t'en enlèvera une autre." Mais de toute façon, j'étais bien trop déstabilisé pour oser bouger. J'étais raide, droit, je n'y croyais juste pas. Elle était là, devant moi. Enfin non, elle n'était plus là, justement. Ameliah était morte. Partie. Pour toujours.

Chapitre 5 ~ La leçon.
J'étais trop effondré pour désirer une vengeance. Alors, je m'enfuis. Loin, très loin d'ici. Pendant plusieurs jours, j'en voulus à la vie, à la terre entière, au ciel et aux étoiles. Puis, je me demandai comment elle aurait réagi, elle. Elle aurait peut-être voulu me rendre un bel hommage. Elle aurait reprit sa vie, avec honneur pour son défunt. Alors, je pris la décision d'être comme elle était. C'est ainsi que j'appris alors à passer au-dessus de tout, à être d'un tempérament calme... En réalité, tout mon caractère ne vient que d'elle. Pendant plus d'un an, je m'entraînai à devenir celle qu'elle était, car j'avais toujours admiré sa personnalité incroyable. Ainsi, je devins celui que je suis aujourd'hui, même si la culpabilité est toujours à fleur de peau. Alors, au bout d'un an donc, je m'aperçus que j'avais changé du tout au tout. Alors une nuit, je décidai de reprendre une vie, ailleurs, de continuer, maintenant que j'étais prêt. Je ne l'oublierais jamais, mais il fallait continuer puisque j'étais toujours en vie. Alors, un soir, sous les étoiles, j'allai près d'une plage où nous allions souvent ensembles. Avec mes sabots, je traçai laborieusement les lettres de son prénom. Plus quelques autres. Puis alors, je fis demi-tour et partis, galopant dans la nuit pour gravir une falaise s'élevant au-dessus de la plage. Le ciel était dégagé, la lune éclairait ce que j'avais écris. "Merci, Ameliah." Je levai mes grands yeux vers les étoiles. Je crus même en voir une me faire un clin d'œil.

« PUF » Chinook.
« Autre chose à dire ? » ♥