What the hell. ~ Libre.

Son allure a quelque chose d'unique. Ses longs crins noirs semblent parfaitement soyeux, comme tout droit sortis d'un long brossage. Pourtant, Smilest n'a jamais connu les hommes ; mais sa robe brille comme une pierre carbonique au soleil. Il rayonne, aussi sombre soit-il pourtant. Ses grands yeux chauds parcourent la steppe qui semble déserte. Le soleil est voilé derrière d'épais nuages gris ; pourtant, il ne va pas pleuvoir, l'étalon noir le sait. Comment le sait-il ? Bonne question. Il le sent, voilà tout. Il continue d'avancer, et contourne le grand puits, sans s'y intéresser. Plus tard. Il n'a pas pour le moment envie de se poser mille questions sur les mystères qui l'entourent certainement. Aujourd'hui, il a plus envie de rêvasser, d'observer, de se détendre.

Il avance toujours avec son allure si particulière. A la fois désinvolte et gracieuse, il se dégage de lui une aura bien spéciale. Son regard se tourne sur une silhouette qui avance vers lui et ses oreilles se dressent alors vers le bruit des sabots sur l'herbe rase.

( Bien sûr )

Il observait la jument qui s'avançait vers lui. Il huma discrètement l'air. Pour quoi faire, exactement ? Il venait d'arriver ici, et pour lui, les clans n'avaient pas très très grande importance. Elle n'était pas de son clan, mais Smile n'en tenait pas compte. Il s'ébroua vigoureusement, terminant de manger sa pomme tranquillement. La jument finit par le remarquer, car elle changea de trajectoire pour venir s'avancer vers lui. Un sourire s'étira sur les lèvres du mâle, qui avait finit sa pomme. Il avança lui aussi de quelques pas, tandis que la jument le saluait. Elle avait de longs crins blancs, tandis que sa robe était plutôt brune. Original. Il secoua son toupet, pour l'enlever de devant ses grands yeux chauds.

« - Bonjour. Je m'appelle Smilest Fuhl. »

Il lui offrit un sourire. Un sourire doux et naturel. Un sourire où se reflétait toutes les merveilles du monde.

L'étalon lui sourit aussi. Il secoua sa longue crinière noire avant de poser son regard sur le pommier qui se dressait dans son dos, majestueusement, presque d'une allure protectrice. Il se concentra de nouveau sur la jument, qui semblait avoir mal saisi son nom. Il lui sourit, amusé. « Smile même, tout le monde m'appelle comme ça. Enchanté, Quinn. » Il lui fit un clin d'oeil.

En effet, l'étalon était plus grand qu'elle, plus imposant aussi. Avec ses épais membres, son encolure puissante et sa tête gracieuse, il avait l'air d'un Prince. Pourtant, Smile ne dominait jamais les autres. Jamais. Il n'aimait pas se sentir supérieur. Il n'aimait pas que face à lui, les autres se sentent, justement, inférieurs. Il sourit à la jument.

« - Je suis de Cérès. Et vous ? » lui répondit-il de sa voix douce et sereine.
Il retournait la question par politesse, mais en réalité, il s'en moquait. Pour lui, cela n'avait aucune importance. Il observa le manège de la jument. Elle se coucha, se releva, grimaçante.

« - Tout va bien ? »

Faux. Elle mentait très mal. L'étalon fronça les sourcils, peu convaincu. Mais il ne forçait pas les gens à parler, il n'aimait pas s'imposer. Si elle ne voulait rien dire, soit, ce n'est pas lui qui la forcera.

« - Bien. Vous êtes là depuis longtemps ? » demanda-t-il d'une voix calme, son regard posé sur l'horizon, au loin.

« - D'accord. » je réponds d'une voix calme.

Je secoue ma crinière noire, longue et épaisse. Je remarque qu'une nouvelle fois, la jument semble avoir des difficultés. J'ai posé la question, mais elle a préféré se dérober ; à elle de choisir si elle veut se confier, ou pas. Je garde alors le silence, serein.

L'étalon réfléchit quelques secondes. D'où il venait ? Hum, comment dire ? C'était à la fois si loin, si près...

« - Eh bien, quelque part, avant que cette Arche n'apparaisse. »

L'étalon sourit, amusé.

« - Ah. Je vivais en troupeau. Et vous ? »

L'étalon esquissa un sourire.
« - D'accord. »
Il lui fit un clin d'oeil.

L'étalon sourit à sa question. Elle n'était pas le moins du monde surprenante, et ce n'était pas la première fois qu'on lui posait. Il aimait bien surprendre les gens.
« - J'ai huit ans. Et vous ? »

L'étalon rit doucement à sa surprise. Oui, il était habitué. On n'acquierait pas cette sagesse en trois années. Il en avait huit et cela était à la hauteur de son expérience. Elle semblait honteuse.
« - Allons, il ne faut pas avoir honte. On a tous eu quatre ans, c'est comme ça. »