Whisper. (libre)

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Son souffle s’envole dans le vent froid, telle une brise. Les sabots, si discrets et sans bruits semblent ne pas toucher le sol. Ses membres trottent, trottent et ne s’arrêtent pas. La tête est repliée légèrement contre son poitrail, sa queue légèrement en panache se fait voler par le vent, sa crinière grise foncée danse avec celui-ci. Son trot l’amène là, dans une petite vallée bien herbeuse. La femelle grise s’arrête subitement. Essoufflée, elle dilate régulièrement ses naseaux sans hésitation. C’est alors qu’elle se redressa, droite comme un I, fixant droit devant elle, l’immensité du végétal. Quel être. Un être dépourvu de vue, d’ouïe, de tous les sens possibles qu’un mammifère aurait. Il ne garde que son cœur, sa sève chaude qui coule dans son tronc. La jument reste immobile. Comme si elle l’enviait. Voulait-elle l’imiter ? On n’en sait rien. Une de ses oreille est pointée vers lui, droite et attentive. L’autre était tournée de côté, légèrement derrière, aux aguets. Faëlyia. Oui, Faëlyia. Le murmure des feuilles bruissant avec le vent semblait lui susurrer son nom. Emportée par cette mélodie, elle esquissa un mince sourire, puis s’avança vers l’immense Arbre, oreilles tournées en arrière. On ne sait jamais. Elle ne sait jamais.

(( Je réserve ! ))

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( Eukéé

)

Il n'avait jamais vu un autre comme celui-ci. Il montait dans le ciel pour aller crever les nuages de ses branches solides et noueuses. Ses feuilles aussi étaient grandes, développées comme sur aucun autre arbre. Il observait tout ça, d'un oeil curieux. Bien sûr, qu'il faisait semblant. Mais peut-être pas tant que ça, en fin de compte. Et oui, il y avait bien des choses qui excitaient la curiosité de notre lunatique Fancy. Il entreprit alors de faire le tour de l'arbre, dans un pas cadencé et gracieux. Il avait une démarche singulière, bien à lui. Ses crins lui battaient l'encolure. Il y avait dans son allure à la fois une désinvolture frappante, comme s'il en voulait à la terre entière, et aussi une prestance unique ; on aurait cru à un prince en pyjama. Il balaya les alentours de son regard brillant et c'est là qu'il l'aperçu, un peu plus loin, s'avançant face à l'arbre. Discret et silencieux, il vint juste à côté d'elle. Il garda le silence, pour voir si elle remarquait sa présence ou si elle était, au contraire, trop absorbée pour le faire.

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Elle s’approche donc au pas, calmement, mais rapidement. On entendait régulièrement ses sabots s’amortir sur le sol verdâtre et terreux. Faëlyia plissa les yeux, s’arrêta et regarda le ciel. Ses yeux se fermaient parfois, et elle les clignait. Le soleil dépassait légèrement du sommet de l’immense arbre. Les nuages blancs se découpaient sur le ciel bleu clair, et les oiseaux passaient derrière l’arbre, sûrement impossible de passer dessus. Elle distinguait légèrement les grandes feuilles vertes dirigées vers le ciel. La jument grise baissa la tête et clignota plusieurs fois des yeux, secouant la tête en même temps. L’immense tronc était un peu comme « gratté », plusieurs animaux avaient marqué leur territoire sur ce tronc, mais l’odeur ne semblait jamais rester. Faëlyia tourna la tête, un étalon s’approchait d’elle. La jument recula de quelques pas, oreilles baissées. Puis s’arrêta et détourna le regard, gênée.

Bon. On va dire qu'elle est absorbée. Elle ne semble pas le remarquer tout de suite et lui, curieux, la regarde, un sourcil haussé. Quand enfin elle s'aperçoit de sa présence, il note bien ses oreilles qui se couchent. Il fronce les sourcils, intrigué. C'est curieux. Il n'y a pourtant dans son comportement rien d'agressif. Pourquoi se sent-elle agressée ainsi. Quel rôle va-t-il enfiler aujourd'hui ? Il réfléchit, rapide comme la lumière. Gentil. Curieux. Intéressé. Il baisse la tête avec un sourire doux. La relève. Regarde la jument. Elle a détourné son regard, et semble mal à l'aise. Étrange. Il s'approche d'un pas, un seul, puis s'arrête. « C'est.. c'est un arbre vraiment immense, pas vrai ? » commence-t-il, pour lancer la conversation. Il se tait et attends qu'elle lui réponde. Peut-être se présentera-t-elle, peut-être pas. En réalité, peu lui importe. Mais il faut jouer le jeu, quelles qu'en soient les règles.

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Pourtant, la présence de l’étalon ne présentait aucun danger, aucun risque, aucune agressivité. Mais elle est ainsi. Always Here lui avait pourtant dit ne pas faire confiance à un inconnu, certes. Mais il avait aussi rajouté qu’il fallait observer les yeux de la personne. Il avait raison. La jument regarda les yeux de l’étalon, des yeux innocents, curieux. Curieux ?! Elle se demandait qui était-ce, évidemment. Il lui avait adressé la parole. Qu’allait-elle faire ? On ne sait pas. Pendant quelques secondes, elle pointa une oreille vers l’avant, et l’autre de côté, légèrement reculée comme tout à l’heure. « Oui. », répondit-elle, neutre, pas très bavarde. La jument grise recula de côté, d’un pas, avant de s’approcher du tronc de l’arbre, comme s’il veillait sur elle. Prise d’admiration sur celui-ci. Elle reporta son attention sur l’équidé. Ses yeux timides et mystérieux se posèrent sur les siens.

Il était un fin observateur, peut-être le meilleur que sa famille ait jamais connu. Sa famille... Non, il refusa d'y penser. Comment oublier ? Ne pas y penser. Voilà sa méthode. Il l'observait toujours lorsqu'elle s'avança vers l'arbre. Elle avait un pas léger et souple, ni certainement assuré, ni totalement hésitant. Le pas de celle qui veut y aller et qui se demande juste quel chemin prendre. Elle semblait intriguée par l'arbre. Il eut envie de rire mais se retint. Il ne devait pas oublier son rôle. Timide, gentil, doux, curieux. Le petit étalon qui n'a encore rien fait dans sa vie, et qui découvre tout, pas à pas. Elle se retourna soudain pour le regarder et en posant son regard sur lui, il put y lire. Il était habile, adroit pour ce genre de choses. Dans ses prunelles se lisait une retenue certaine, comme une timidité nouvelle mais qui pourtant, avait des raisons d'exister. Et en contre partie, il y lisait aussi un mystère plus grand que cette timidité. Une partie gardée fermée, un côté secret à sa personnalité. Il baissa les yeux, les détournant comme un jeune étalon qui n'ose pas fixer une jument. Il s'avança de plusieurs pas pour se mettre à son niveau, mais ne la regardait pas, suivant son plan. Il observait l'arbre. « Je m'appelle Fancy Charm. » murmura-t-il doucement, pour se présenter, esquissant un doux sourire, les yeux toujours rivés sur l'écorce solide du tronc. « Mais... mais on m'appelle souvent Fan'. » ajouta-t-il avec un petit rire nerveux. Il n'osa lui retourner la question, et attendit qu'elle le fasse elle-même. Quel habile comédien.

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La jument le regarda, tout simplement. Quelque chose clochait chez l’équidé. Il cachait quelque chose. Elle le voyait, dans ses yeux. Finalement, elle esquissa un petit sourire, comme si elle avait compris son jeu, même pas entièrement. L’étalon lui avait dévoilé son nom ; Fancy Charm. Drôle de nom. Faëlyia regarda le sol, les yeux reflétant ses angoisses et ses peines. Elle reposa ses oreilles de côté. Comme ça, aucune en avant, aucune en arrière. Elle releva la tête. Sans relever les yeux. Après quelques minutes, elle finit par le fixer par les yeux. « Faëlyia. », souffla-t-elle d’une petite voix neutre. La jument grise se retourna face à l’immense arbre, elle toucha son tronc froid de ses naseaux orné d’un petit ladre. Elle frissonna. La femelle secoua la tête et fit un petit écart. On la surnommait Faël. Mais ce « on », c’était uniquement Always Here. Seul avec lui, elle faisait tout. C’était son meilleur ami. Ils se comprenaient, et surtout, il la comprenait. La jument plissa les yeux en croisant le regard de Fancy Charm. Elle ne savait pas quoi dire, du tout. Ses oreilles, légèrement pendues de côté étaient quand même attentives. Pourquoi suis-je venue dans ce monde ? J'aurais pu rester là-bas, heureuse avec Always.

Il attendit longtemps la réponse de la jument. Ses oreilles lui indiquaient clairement qu'elle l'avait entendu. Mais peut-être n'avait-elle pas envie de répondre. Peut-être n'avait-elle pas envie d'être là, à parler avec lui. Avec lui. Non, elle n'était même pas avec lui. Elle était avec un de ses rôles, et dans son jeu, elle n'était qu'un simple pion. Un simple pion, comme tant d'autres. Ses grands yeux sombres étaient toujours posés sur l'arbre. C'est là qu'il aperçu la porte, marquée par des essais sans doute d'ouverture. Pour lui, ce monde était comme une échappatoire. Comme une issue de secours. Il ronflota doucement quand elle lui répondit simplement son nom. « Enchanté... Avez-vous remarqué la porte, là-bas ? » lui demanda-t-il d'une voix à peine audible, murmurée.

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Elle tourna légèrement la tête. Effectivement, à quelques longueurs d’elle se tenait une porte, dans le tronc d’arbre. Une porte en bois, en bois lisse et presque lustré. On aurait dit une porte d’Humain. Comment un cheval aurait-il forgé cette porte ? Impossible. Après quelques secondes de réflexion sans réponse, elle secoua bêtement la tête, et ne répondit pas tout de suite à la remarque de l’étalon. Faëlyia contourna l’étrange porte des yeux, ne ratant aucun détail. Il n’y avait pas de poignée. Bien sûr… qu’il n’y ai pas de poignée. La jument grise fixa longtemps cette porte. Effectivement, il y avait toute sortes de choses ; des griffures, des morsures, des traces de crissement, et même quelques légères cavités très discrètes. On voyait très bien que les animaux, avant eux, avaient forcé la porte pour qu’elle s’ouvre. Pourtant, elle ne semblait pas si vieille. Le bois était tellement lustré et semblait très neuf, tout frais. Aucune usure du temps. « Etrange. », c’est tout ce qu’elle trouva à dire. C’était un mot qui lui sortit de la bouche.

L'étalon s'approcha, l'air curieux. Il observa la porte dans ses moindres détails aussi. Quelques traces de morsure oui, des marques de dents profondes avaient laissé leur trace sur le bois. Des griffes, ne pouvant provenir de chevaux, avaient lacéré le bois. Et quelques enfoncements, par-ci par-là. L'étalon observait tout cela avec un étrange sentiment de curiosité mêlé à de la lassitude. Ce monde était loufoque ; c'était clair. Il revint sur ses pas pour revenir à côté de la jument grise. Mais il jouait toujours au petit timide et discret et ne la regarda donc pas. « Oui, très étrange même... »

» Let me go. ~ Libre.
» Just the two of us. [Libre]
» Etrange ....{Libre}
» Somwhere only we know ~ Libre
» I just want... ♪ [Libre]